samedi 9 août 2014

Le club des 5 au Mexique




Ecrit le jeudi 22 décembre 2011






J1 - 17 novembre : Genève - Philadelphie 


Des mois que ce voyage est entièrement organisé, des mois à en parler quasi tous les jours, des mois à l’attendre… et nous y voilà enfin !!! Départ de Genève direction Paris Charles-de-Gaulle où je rencontre enfin Jean-Louis alias Ironturtle et Brice, deux triathlètes dont j’ai fait la connaissance sur Onelinetri et avec lesquels j’avais prévu de faire l’ironman de Cozumel au Mexique. Cependant, à cause de mes blessures j’y serai seulement en tant que fan et supportrice aux côtés de Fanny la sœur et Laure l’amie de Brice, qui complètent la petite bande.
Après un check-in un peu chaotique, nous embarquons enfin dans l’avion pour près de 9h de vol à destination de Philadelphie. Pour passer le temps nous avons droit à une large sélection de films et de jeux : en mode Solitaire pour Brice, Laure la reine du Bowling, jeu du Pendu pour JL et moi tandis que Fanny suivait en temps réel la progression de notre avion au dessus de l’océan atlantique sur la carte interactive.


Une fois à Philadelphie, direction l’hôtel où nous avons même pu faire une petite séance dans la piscine de compète qui mesurait au moins 10m de long. Pour JL ça aura fait office de son quota d’entraînement de natation pour l’année 2011.




J2 – 18 novembre : Philadelphie – Cancun 

Réveil à 5h du mat pour prendre l’avion pour Cancun… la journée commence bien avec une fouille corporelle à l’aéroport de Philadelphie, à croire que j’ai une tête de terroriste ! Le vol fut assez désagréable ; l’avion a même failli être détourné à cause d’une femme ayant fait un malaise à bord.


A peine le pied posé sur le sol mexicain on tombe la chemise, euh enfin, les vestes ! La chaleur nous frappe de plein fouet, le soleil est haut dans le ciel, il fait au moins 30°C. Le temps de prendre possession des voitures de location et de poser nos affaires à l’hôtel, nous voici partis à la chasse à la bouffe… pour au final atterrir au McDo de Cancun ; eh oui, pourquoi se chopper la tourista dès le premier jour ? Autant rester avec des valeurs sûres. Et pour dire, je ne bavais pas, c’était la condensation sur le verre de coca mes chers !


Puis direction playa Delphinas pour une petite baignade dans la mer des caraïbes… ou plutôt une baignade dans une énorme piscine à vague ! Sous le regard de nombreux militaires armés jusqu’aux dents avec des kalachnikovs ! Bref, on aimait tous tellement la plage, le sable entre les orteils, la crème solaire collante et l’eau salée que ce fut un déchirement de devoir rentrer à l’hôtel.
Pour se consoler, un petit dîner en ville puis une virée au supermarché où j’ai trouvé mon bonheur… des bouteilles de coca de 3litres !!! Incroyable ! Je sens que je vais adorer ce pays.





J3 – 19 novembre : Chichen Itza

Lever aux aurores après une nuit peu reposante à cause des bruits incessants des hôtels voisins, nous avons droit à un petit déjeuner au bord de l’eau. JL a très vite regretté d’avoir choisi le petit-déj version mexicaine au vu de sa minuscule portion comparée à notre montagne de pancakes ! Quelques miettes dudit pancake attirent tout de suite des oiseaux aux yeux et aux cris de psychopathes. Nous avons pu apercevoir un des fameux crocodiles décrits dans les guides touristiques, ainsi que le premier (d’une très longue série, mais nous ne le savions pas encore) d’iguanes, qui a donc été mitraillé par nos paparazzis attitrés, je cite Fanny et JL.


Ensuite, c’est parti pour quelques heures de voiture en direction de Chichen Itza. La route est rectiligne et morne, pas grand chose à admirer hormis des arbres de part et d’autre.Après avoir déposé les affaires à l’hôtel Dolores Alba (« t’as la clé Passe-Partout ?!? ») et improvisé un déjeuner avec quelques bananes (n’est-ce pas JL ?) nous sommes allés admirer une des 7 merveilles du monde… qui est bien moins impressionnante en vrai que dans les livres. 


D’ailleurs au départ on n’avait même pas réalisé que c’était bien cette pyramide-là. Une fois les photos d’usage prises, on a continué à visiter le parc avec ses nombreux sentiers remplis de boutiques et d’étalages de souvenirs… petit moment de fou rire dans le carré vip de « Chicken Itza Mayo », puis la cadence s’est sensiblement accélérée au moment où le patriarche a commencé à avoir vraiment la dalle ; on est donc sorti du parc à vitesse VMA-JL pour trouver un petit restau où il a pu se rassasier.


Dans la soirée, séance nat à la piscine de l’hôtel dont le fond était en relief, comme si c’était des continents. Brice alignait les roll-overs en ligne droite, tandis que je donnais la leçon du jour pour apprendre à bien flotter : « fais pas l’étoile, fais Jésus ». 




J4 – 20 novembre : Cenote de Ditznup

« Cénotes : du maya dz'onot via l'espagnol cenote sont des gouffres ou avens ou dolines d'effondrement remplis d'une couche superficielle d'eau douce » (Wikipédia).


Pour être franche, le cenote aperçu la veille lors de notre visite à Chichen Itza m’avait plutôt renvoyé l’image d’une sorte de puits à l’abandon rempli d’une eau saumâtre, stagnante et infestée de moustiques. Comprenez ma réticence quand JL nous a annoncé avec entrain que le programme du jour était une baignade dans le  cenote de Ditznup, un des plus beaux de la région selon les guides… Arrivés sur place, l’atmosphère était très louche et semblait confirmer ma première (mauvaise) impression: un trou perdu, trois gamins nous expliquant qu’ils allaient surveiller nos voitures contre rémunération, des vestiaires abandonnés ne ressemblant nullement à des vestiaires, bref on aurait dit un traquenard. 



Un escalier taillé dans la roche nous emmène dans les profondeurs de la terre, les marches sont glissantes, il fait sombre, on risque à tout moment de se rompre le cou… mais qu’est-ce qu’on fout ici !?! Et tout d’un coup… wow… on découvre un paradis. Pas de mot pour décrire à quel point l’endroit est magique. Une grotte sombre éclairée par des lumières colorées qui changent au fil des minutes, passant du bleu au violet puis au rose. Au milieu, un petit plan d’eau douce rempli de poissons. Il fait frais, on n’entend pas un bruit, la seule connexion avec le monde extérieur est une petite ouverture dans la roche à une dizaine de mètres au dessus de nos têtes. L’eau est très bonne, on a le bassin rien que pour nous cinq, on se croirait dans un autre monde… c’est magique… l’endroit que j’ai le plus aimé du voyage.


Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, on retourne à la lumière du jour et reprenons le chemin. On aura droit à un déjeuner gargantuesque dans la petite ville de Valladolid ; les 19 assiettes en guise d’entrée on fait un heureux. Puis direction Tulum où nous emménageons dans trois petites cabanes côte-à-côte. 



Le seul hic que nous n’avions pas prévu : il n’y a pas d’électricité, et vu que la nuit tombe très tôt ici vers les 17h, nous nous sommes retrouvés dans le noir total à ranger nos affaires à la lumière de lampes frontales. Malgré mon épuisement j’ai eu beaucoup de mal à trouver le sommeil à cause du vent incessant qui a fait trembler les murs tout au long de la nuit.

   


J5 –  21 novembre : à la recherche des tortues de Tulum


Journée plutôt décevante… qui a commencé par la visite des ruines de Tulum, endroit bondé de touristes. En apprenant qu’il n’y avait pas de tortue sur la plage de notre hôtel, nous sommes allés quelques kilomètres plus au nord à Akumal où elles étaient supposées se trouver. 


Une plage pas vraiment propre, une eau très trouble, peu de poissons, de nombreuses vagues, et sûrement pas de tortue… par contre JL et Brice ont été piqué par des oursins, et JL s’est cassé le petit orteil gauche en se cognant contre une pierre. On apprendra plus tard que ce n’est pas la saison où les tortues viennent pondre sur les plages, et que d’ailleurs elles ne viennent plus à Tulum. 



Ce soir, après avoir trainé un peu au bar (le seul endroit où on arrivait à capter le wifi) avec Mojitos pour Laure et JL et coca light pour les geeks, ce fut atelier strapping et pansement dans la cabane.





J6 – 22 novembre : sauvetage sur la pyramide de Coba


Réveil matinal pour être à l’ouverture des portes à Coba. Petit-déj sur la plage pour Laure, Brice et JL à base de oinj’ de fajitas au McCormick, tandis que Fanny et moi continuons à faire la grasse mat jusqu’à 6h45, n’ayant pas entendu les coups frappés à notre porte. A Coba, nous arrivons juste avant l’ouverture du site et traçons jusqu’au pied de la pyramide, que nous escaladerons en premier. 



Arrivés au sommet nous contemplons la vue, des milliers d’arbres nous entourent, c’est magnifique ! La descente est plus compliquée qu’elle n’y paraît, c’est quand même bien haut et raide. A force de nous crisper, ça nous vaudra à Laure et moi des courbatures aux jambes pour les jours suivants. Puis arrivent les touristes par paquets, on a eu de la chance d’être venus au tout début et d’avoir la pyramide rien que pour nous !


JL, en preux chevalier servant, s’est même porté à la rescousse d’une gente damoiselle française, Jaguarita Barbie rose de son surnom, qui semblait paralysée de peur en plein milieu de la montée, mais s’est pris un vent. Pour se laver de cet affront, il s’en alla braver d’autres dangers, notamment l’escalade (interdite) d’une seconde petite pyramide. 


Toute cette dépense énergétique nous ayant ouvert l’appétit, nous nous sommes arrêtés dans un petit resto en bord de route où on nous a servi des os de poulets, sauf au patriarche qui a eu droit à un vrai repas. On a finalement terminé sur le parking d’un Auchan à nous gaver d’Oreos, de cookies et autres desserts très diététiques. Puis baignade dans la mer juste devant nos cabanes… où plutôt encore une partie de piscine à vague, pour notre dernier jour à Tulum.





J7 – 23 novembre : ferry boat to Cozumel


Après le dernier petit-déj sur le continent… bon d’accord, après notre dernier petit-déj et après les quatre petits-déj de JL (5h, 6h30, 7h, 8h… oui oui, les bananes comptent aussi !) nous faisons une dernière escale à Auchan pour compléter nos provisions. Nos 2 triathlètes s’achètent des t-shirts de Captain Furious à 2€ (prononcer «  2-E » parce que 5 balles, c’est pour les ieuv’) et JL m’offre un magnifique aérodrink rose labellisé Hello Kitty que je promets d’utiliser lors de mon prochain tri.


Nous embarquons ensuite sur le ferry à destination de Cozumel. L’ambiance pré-course commence à se faire ressentir, on aperçoit les premiers vélos chronos sur le bateau, puis une fois sur l’île on reconnaît au premier coup d’œil les triathlètes qui se démarquent facilement des touristes. Bref, la partie touristique du voyage est terminée… maintenant place à la course !





J8 – 24 novembre : retrait des dossards

La première chose qu’on a remarqué ce matin et qui a donné du baume au cœur de JL fut le petit-déj buffet de l’hôtel… à volonté !!! Omelettes, saucisses, toasts, gauffres, fruits frais, céréales, gâteaux et j’en passe. Et la cerise sur le gâteau, un vieux serveur plus que charmant qui nous dégaine des piques en français. Notre daron est aux anges, on le comprend, pas facile les repas de bananes version Koh-Lanta.


Bienvenue sur l’île de Cozumel, où les belles plages sont privées et appartiennent à des hôtels… sinon t’as le choix de nager dans le port à côté des cargos et ferrys ou encore plus au sud et sur la côte est, là où c’est très rocailleux et dangereux… Bref, on a opté pour l’option passer en fraude devant l’entrée d’un hôtel, ça a marché.


Le reste de la matinée a été consacrée au retrait des dossards… la vraie cohue, comme si tout le monde avait eu la même idée de venir dès l’ouverture des portes. Les gens se ruent vers les guichets comme si c’était déjà le jour de la course. Je récupère les cadeaux souvenirs et rends mon dossard avec la puce à un des organisateurs vu que je ne ferai pas la course. 



Petite déception : il n’y a pas le fameux traditionnel sac-à-dos souvenir, mais à la place un maillot vélo à manche longue pas trop mal donc ça va. Petit détour par la boutique IM, plus de temps à faire la queue pour payer à la caisse que pour faire nos achats. Certains repartent avec plusieurs sacs remplis à ras bord… faut avoir le porte-monnaie qui va avec… pour moi ce sera seulement une visière, je l’ai prise car elle est assortie aux couleurs du TriSalève, eh oui, pimpin un jour pimpin toujours ! 


Après avoir dégusté du pollo mole dans le petit resto du jardin de mamie, ce sera après-midi glandage dans l’appart 50 Cent de Fanny, Laure et Brice. 


Pendant que Brice fait un petit tour de reco à vélo, les filles on décide d’aller se prélasser à la piscine de l’hôtel en essayant de parer aux attaques de stik-mous. Au menu du soir, spaghetti bolognaise fait maison… on commençait à saturer du pollo : fajitas de pollo, polllo burger, pollo mole, os de pollo…





J9 – 25 novembre : elles sont où les tortues ? 


Notre dernier espoir de voir les tortues réside à Chankanaab, la plage où se déroulera la natation de l’IM. Cette plage, en principe privée et payante, est exceptionnellement accessible aux triathlètes lors d’une séance d’entraînement ce matin. Je reconnais le parc à dauphins vu sur plusieurs vidéos, et aperçois également un lamantin, mais tous sont en captivités.
La surabondance d’athlètes beaux, musclés, bronzés et super affûtés ne contribue qu’à croitre mon complexe d’infériorité… bref, je me lance tout de même à l’eau avec Brice et JL. Tandis que la grande majorité des gens va s’évertuer à faire le parcours nat en entier (même si cela ne sert pas à grand chose mis à part se rassurer, et qui semble plus qu’inutile pour certains qui ont déjà l’air à la limite de la noyade) nous sommes les seuls à nous arrêter tous les 20m pour faire les marioles et nous prendre en photos sous l’eau.


L’eau est plus calme, on voit clair jusqu’au fond et il y a beaucoup plus de poissons mais rien d’extraordinaire ni d’exceptionnellement beau… pas de tortue ni de statue Jésus sous l’eau, vu qu’elle a été volée il y a peu de temps. Bref, avec Brice on ne tarde pas à couper les bouées pour sortir. En attendant JL on aperçoit Laurent Jalabert.
Repos l’après-midi et pasta party le soir : c’était de l’à-peu-près, comme un peu tout ici. La sono déraillait, l’écran géant ne marchait pas, bref au final pas de film, pas de présentation, rien à part la bouffe (encore du pollo !). On ne s’est pas éternisé.




J10 – 26 novembre : la veille de la course

Veille d’IM … et on le sent, même moi qui ne fais pas la course. L’ambiance est plus fébrile, l’air est un mélange d’excitation et de tension. On accompagne Brice et JL pour la dépose de vélo dans le parc. 



Ils se font marquer sur le bras et la jambe. Ensuite, on fera l’erreur d’aller déjeuner au Pizza Hut… plus d’une demie heure à attendre la commande alors qu’on était les seuls dans le resto, et jusqu’au lendemain pour arriver à digérer les pizzas… je pense qu’on a tous été dégoûté pour un bon moment.


L’après-midi file à une vitesse folle, on refait une dernière fois le strapping du daron qui semble tout de même affecté par cette mésaventure, il a pris un gros coup au moral même s’il essaye de ne pas trop le montrer ; on croise les doigts pour que le pied tienne, pour que la douleur soit supportable le lendemain. Puis on ne tarde pas à aller se coucher car demain sera une dure journée pour notre Juan-Luisss et notre Pollito.





J11 – 27 novembre : Ironman de Cozumel 


4h du matin… le réveil sonne, il fait encore nuit noire. Pollito avale à peine un petit  bout de Gatosport, pour Laure et moi ce sera Rice Crispies même si personne n’a faim ; on sent encore la pizza dans le ventre, mais il faut se forcer un peu car la journée va être longue.

4h45 : direction Chankanaab. Brice retrouve JL dans le parc. 



Avec Fanny et Laure on ira se poster ensuite sur le ponton en face du départ. Une foule de supporters est déjà amassée là et on joue des coudes pour se faire une place. Le jour se lève, il fait quand même assez frais. 


6h40 : départ des pros. Viennent ensuite tous les GA, plus de 2000. On arrive par chance à apercevoir Brice et JL et leur faire coucou. Les minutes s’écoulent, l’anxiété et l’excitation se lit sur les visages des participants… je les envie, je suis jalouse, dire que j’aurais pu être de l’autre côté de cette barrière et partager ce moment avec eux, par moment j’ai même la haine, c’est vraiment injuste…  

7h : le coup de pistolet retentit et une marée orange et verte s’élance dans l’eau Déjà les plus rapides sont à une centaine de mètres alors qu’à l’arrière certains ne sont pas encore partis. La mer semble calme, il n’y a pas beaucoup de vague, des conditions idéales pour une nat rapide.  Selon les prévisions, on s’attendrait à les voir sortir dans les 1h20-1h30, et c’est pile à l’heure que Juan-Luis vient nous faire une High five, suivi peu après par Pollito, qui prendra même le temps de se prélasser sous la douche à T1.


Une fois partis sur leurs vélos, on essaye de rejoindre le centre ville; après une longue attente et marché un bout de temps on arrive finalement et péniblement à chopper une navette qui nous conduira à bon port. On se parque un peu après T2, juste au début de la 2è et 3è boucle vélo. Là on dégaine l’artillerie lourde de Fanny : crécelles, cloches, sifflets, drapeaux etc. 



On a même failli louper JL vu qu’on ne savait pas de quelle couleur était sa trifonction ; c’est un surfeur australien assis juste à côté de nous, à qui j’avais dit que JL roulait sur un Softride jaune pêtant, qui l’a repéré en premier. On a poussé une grande gueulée, mais je me demande s’il nous a reconnu, ou s’il a seulement compris ce qu’on criait… un mélange de « Alleeeeezzz-Juaann Luuuiiiissss-ieuv iench-darooonn-jackouiiiiillllleee ». Vient ensuite le tour de Brice, qu’on a reconnu de plus loin et qui a ralenti à notre hauteur pour nous saluer. 


11h30 : nos 2 héros passés, on avait environ 2h avant leur prochain passage. On en profite donc pour faire un tour chez notre Auchan mexicain préféré pour acheter de quoi faire des sandwichs, sans oublier le coca, car c’est important de s’hydrater hé hé. On retourne rapidement à notre poste. Le soleil est maintenant bien haut dans le ciel, ça tape fort. En même temps le vent se lève, je n’aimerais vraiment pas l’avoir de face en vélo. 

12h50 : Juan-Luis entame sa 3è boucle, on a failli de nouveau le louper ! Je ne l’avais pas remarqué sur le coup, mais il pédale avec le pied gauche sur la chaussure tellement elle comprimait l’orteil. Malgré la douleur il tient bien ses temps, il est même en léger négative split ! On guette maintenant Brice, mais les minutes s’écoulent et rien, ça devient inquiétant. Vu qu’il semblait plutôt frais lors du 1er tour, soit il a eu une grosse défaillance, soit un problème mécanique, soit un accident… On regarde nos montres toutes les 5min, c’est pas normal, les délais vélo sont maintenant très serrés mais c’est encore jouable. 


15h : Et soudain on le voit descendant d’une navette avec son vélo. Merde… Il nous explique que vers le 90è km tout un groupe a voulu le dépasser n’importe comment, par la gauche et par la droite, un des gars lui est rentré carrément dedans. 
Plus de peur que de mal pour Brice, heureusement il n’est pas blessé mais son vélo a pris cher avec la roue arrière complètement enfoncée, les freins de travers, trop compliqué pour tout remettre en ordre. Abandonner pour des raisons indépendantes de ses capacités physiques comme un souci de matériel est déjà rageant, mais quand en plus c’est à cause d’un autre gars qui n’a pas respecté les règles, ça fout vraiment les boules. On est tous complètement dégoûtés, surtout il est vrai que pendant les 5h que nous avions passé sur le parcours vélo, pas une seule fois  nous n’avions vu d’arbitre contrairement aux grappes de drafteurs à foison. 




Une pluie diluvienne s’abat soudain. Tandis que Laure et Brice rentrent se changer, on se poste avec Fanny devant T2 pour accueillir JL à sa descente du vélo. Il prend même le temps de m’offrir un des jolis bidons IM tant convoités ! Cinq minutes plus tard on le retrouve de l’autre côté de la tente de transition, on lui apprend la mauvaise pour Brice, il accuse le coup, puis il s’élance quand même sur le marathon, il a l’air plutôt frais.


17h : Vu la configuration du parcours càp qui se forme de 3 allers-retours passant par la rue principale du centre ville, on calcule avec succès les heures de passage approximatif de JL devant notre hôtel. Entre-temps, on se repose dans les chambres. Il a arrêté de pleuvoir et le jour commence à tomber.


20h : Au début du 3è tour de JL, il s’approche de nous en titubant, l’œil hagard, et marmonne quelque chose ressemblant vaguement à « le chien est posé sur la niche, je répète : le iench est sur la niche » avant de repartir… on apprendra bien plus tard qu’il avait voulu nous faire une variante de la citation du commentateur de rugby Salviac « la cabane est tombée sur le chien » en voulant nous dire « la niche est tombée sur le ieuv iench »… bref, fallait le savoir. Bref, sur le coup nous on s’était juste demandé combien de oinj au McCorrmick il avait fumé.


21h : On se poste juste avant la ligne d’arrivée ; d’après nos calculs le patriarche ne devrait plus tarder, c’est l’histoire de quelques minutes maintenant. La sono à fond les enceintes, on aperçoit enfin JL, on crie son nom, il se retourne, rebrousse chemin et perd quelques secondes pour nous faire la bise à tous avant de passer sous l’arche d’arrivée, il pète de feu et de joie ça se voit, on est content de partager ce moment avec lui ! 



De retour à l’hôtel, la pression retombe d’un coup. On est tous partagés entre le bonheur pour JL et la tristesse pour Brice… Exténués on ira directement se coucher.





J12 – 28 novembre : the day after


Le ciel est gris, le vent souffle très fort, on est tous encore crevés par la veille. Brice couve une forte fièvre, Fanny est malade et JL ne tardera pas à se chopper une vilaine toux. On reste toute la journée à paresser tranquillement à l’hôtel.
En début de soirée on se rend à la Awards Party où on rencontre Rod, un ami à Brice, et aussi Trévor Delsaut. Personne n’a vraiment le cœur à la fête donc on ne s’éternise pas. On ira juste se boire un dernier pot dans un bar où JL avait repéré sa fameuse Margarita peanut butter-chocolate, tellement énorme qu’il n’a même pas réussi à la terminer.




  

J13 – 29 novemvbre : retour à Cancun


Dernier petit-déj au buffet de l’hôtel, on fait nos adieux au gentil vieux monsieur. On embarque de nouveau sur le ferry pour retourner sur le continent et rejoindre Cancun où l’on prend nos quartiers dans le même hôtel que le tout premier jour. J’avais l’impression que c’était il y a une éternité qu’on y était passé, et en même temps que c’était la veille.


Le temps est toujours gris et triste, ça sent la fin du voyage. Le patriarche étant malade, on se fera un dernier resto entre djeuns, mais plus de pollo… on a eu notre dose.




J14 – 30 novembre : Cancun – Philadelphia 


Dernier jour au Mexique, aucun regret de partir. Brice a l’air de se remettre gentiment. JL n’est déjà plus avec nous mais à Barentin. Le voyage en avion se passe dans un flou, je me souviens juste de ma voisine, une petite américaine de 3 ans hyperactive prénommée Amanda qui gigotait dans tous les sens.


A Philadelphie, c’est presque 30°C en moins tout d’un coup, là c’est bel et bien l’hiver, brrrr… on retourne au même hôtel qu’à l’aller. Dans le hall, une petite fontaine de chocolat comme dans les émissions de MTV, que nous nous empressons de tester. Pas de piscine cette fois-ci, on est trop crevé.



J 15 – 1er décembre : Phillie 


Ayant un peu de temps libre avant de prendre l’avion, on en profite pour aller visiter un peu la ville de Philadelphie, ou du moins faire du shopping en espérant trouver des Converses originales, sans le patriarche qui a préféré se reposer à l’hôtel. 



Après avoir écumé plusieurs boutiques sans trouver chaussures à nos pieds, on s’arrête dans un petit resto typique des films américains, un de ceux où c’est toujours bondé, avec des petites tables en platique blanc, des hommes d’affaires qui viennent y déjeuner sur leur pause de midi et qui repartent avec leur doggy-bag comprenant leurrepas du soir,  des flics en uniformes. Autant nos hot-dogs étaient de taille « normale » selon les standards européens, autant les desserts étaient juste… énormes. J’ai calé après la 1ère couche de carrot cake, et le doggy bag servira pour encore 3 repas !



En tant que bon touriste qui se respecte, on ne peut s’empêcher d’acheter le sweet-shirt aux couleurs de Phillie (c’est-à-dire rouge pêtant), qui me vaudra par la suite les plaisanteries d’un des contrôleurs de l’aéroport pensant que j’étais une fan inconditionnelle de leur équipe de base-ball.


Dans l’avion, avec Fanny, on s’est étalé sur toute la rangée du milieu, 4 sièges rien que pour nous deux, le luxe. Deux films entrecoupés par les pauses repas et de nombreuses turbulences plus tard, nous atterrissons finalement à Paris. 



Je suis complètement décalquée, je n’ai pas pu dormi dans l’avion et c’est comme si j’avais fait une nuit blanche ; ajoutez à cela les nausées du mal des transports… bref je ne pêtais pas vraiment la forme. 



Les adieux se font un peu à la hâte car je devais chopper ma correspondance pour Genève… je me rends compte que le voyage est vraiment fini quand je me retrouve soudain toute seule. Le blues m’envahit mais je programme « Tonnerre de Brest » à fond le iphone et me repasse dans la tête les moments inoubliables de ces 2 semaines passées aux côtés de supers potes… en ne pensant qu’à une seule chose… le prochain voyage avec le club des 5 !!!!!!!!!


   
ouaich, zi va! tak tak... couzine ;-))


                                                                                                              
                              





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